Le Grand Prix d’Espagne 2025, disputé sur le circuit de Barcelona-Catalunya, restera gravé dans les mémoires comme un week-end de désillusion pour Lewis Hamilton et la Scuderia Ferrari. Alors que les attentes étaient élevées pour le septuple champion du monde, qui espérait briller sous les couleurs rouges de Ferrari, la course s’est transformée en un véritable cauchemar, marqué par des problèmes techniques, une stratégie désastreuse et une frustration palpable. Hamilton, connu pour son sang-froid légendaire, a laissé éclater sa déception, qualifiant cette épreuve de « la pire course de ma vie ». Que s’est-il passé pour que l’un des plus grands pilotes de l’histoire de la Formule 1 en arrive à une telle déclaration ?

Dès les essais libres, les signes avant-coureurs d’un week-end difficile étaient perceptibles. Lors de la deuxième séance d’essais (FP2), Hamilton s’est plaint d’une perte significative d’appui aérodynamique sur sa Ferrari SF-25, le reléguant à près de huit dixièmes de seconde du meilleur temps et à 0,273 seconde de son coéquipier Charles Leclerc. « Le rétrogradage ne fonctionne pas correctement, mon pote. Quelque chose ne va pas avec le changement de vitesses », a-t-il signalé par radio, révélant un problème de boîte de vitesses qui a perturbé ses préparatifs. Malgré une performance prometteuse en FP1, ce souci technique a jeté une ombre sur les ambitions de Ferrari pour la course.

En qualifications, Hamilton a réussi à hisser sa monoplace à la cinquième place sur la grille, un résultat encourageant qui laissait espérer une course compétitive. Cependant, dès le départ, les choses se sont compliquées. Bien qu’il ait gagné une position au premier tour, Hamilton a rapidement perdu le rythme face aux leaders, dominés par les McLaren d’Oscar Piastri et Lando Norris. La stratégie de Ferrari, souvent critiquée pour ses prises de décision hasardeuses, a encore aggravé la situation. Un arrêt au stand lent a fait chuter Hamilton à la sixième place, derrière George Russell, son ancien coéquipier chez Mercedes. Pire encore, Ferrari a ordonné à Hamilton de céder sa position à Charles Leclerc, une décision qui a visiblement irrité le Britannique.

Le coup de grâce est survenu dans les derniers tours, lorsque Hamilton, déjà en difficulté, s’est fait doubler par la Sauber de Nico Hülkenberg. Ce dépassement, rendu possible par les pneus neufs de Hülkenberg, a été un affront pour le champion, qui a vu sa course s’effondrer sous la chaleur écrasante de Barcelone. La voiture de sécurité, déployée après l’abandon de Kimi Antonelli, n’a pas suffi à sauver la journée de Hamilton, qui a terminé à une décevante sixième place, loin des attentes placées en lui.

Frédéric Vasseur, le directeur de Ferrari, a tenté de minimiser la débâcle, soulignant le podium de Charles Leclerc comme une lueur d’espoir. « Lewis avait un bon rythme jusqu’au dernier relais, où il a signalé des problèmes d’équilibre », a déclaré Vasseur. « Nous allons analyser cela, mais il était important de ramener des points. » Cependant, ces mots n’ont pas apaisé Hamilton, dont la frustration était évidente face aux micros. « Cette journée ne s’est clairement pas passée comme je l’espérais », a-t-il lâché, le visage marqué par l’émotion. Certains observateurs ont même noté une larme dans ses yeux, signe de l’ampleur de sa déception.

Ce Grand Prix d’Espagne a également été marqué par un incident controversé impliquant Max Verstappen et George Russell. Verstappen, furieux après une collision litigieuse, a accusé Russell d’être responsable, déclarant : « Tout est de sa faute, pas de la mienne ! » Russell, piqué au vif, a répondu avec véhémence, laissant Verstappen sans voix. Cet échange a ajouté une dose de drame à une course déjà riche en rebondissements.

Pour Ferrari, malgré le podium de Leclerc, ce week-end a mis en lumière des failles persistantes dans la gestion stratégique et la fiabilité technique. Hamilton, qui avait rejoint l’écurie italienne avec l’espoir de renouer avec la victoire, se retrouve confronté aux mêmes défis qu’il avait rencontrés chez Mercedes : des problèmes techniques imprévisibles et des décisions stratégiques douteuses. Alors que le championnat 2025 progresse, tous les regards sont tournés vers Ferrari et Hamilton. Le Britannique, connu pour sa résilience, cherchera à se racheter au Grand Prix du Canada. Mais une question demeure : la Scuderia saura-t-elle tirer les leçons de ce fiasco pour offrir à Hamilton la voiture et la stratégie dignes de son talent ? Seul l’avenir nous le dira.